Jules Cubaynes

Jules Cubaynes ( 1894 – 1975 )

Jules Cubaynes, fils de Augustin Cubaynes et Alexandrine Miquel, cultivateurs et domiciliés au Cuzoul, commune de Lalbenque, est né le 5 octobre 1894.  Même si son attachement à la terre constituera
l’un des piliers de son œuvre, il choisit d’emprunter la voie sacerdotale : en 1908, après la communion et le certificat d’études, il rentre au Petit Séminaire de Gourdon au mois d’octobre 1908 où il commence d’ailleurs à rimer en français. Il terminera son cycle de philosophie en 1914 avant d’entreprendre des études de théologie.

Jules Cubaynes      Acte de naissance de Jules Cubaynes

L’année 1914 est une année charnière dans la vie de Jules Cubaynes. Au début de l’an lui tombe dans les mains un petit Almanac Carcinòl, publié à Montauban par Antonin Perbosc, instituteur et artisan majeur de la renaissance littéraire occitane ( XIXème et XXème siècles ), lequel sera son maître. Jules Cubaynes y découvre des pièces en vers et en prose écrites en « patois », dans sa langue maternelle. Il reconnaît si bien cette langue qu’il se met à écrire, dans une graphie d’abord hésitante, La Menina, adaptation des Aïeules de François Coppée.
Jules Cubaynes

1914 est aussi l’année de la mort de Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, de nationalité française mais qui écrit en provençal. Jules Cubaynes le découvre à travers la presse parisienne de l’époque, qui cite même des vers du poète. Il « achève alors de prendre conscience que son parler maternel peut rendre “la splendeur du vrai” aussi bien que la littérature française » écrit Sylvain Toulze, autre acteur majeur de la renaissance d’Oc.

1914 est enfin l’année de sa mobilisation. Bien que borgne, Jules Cubaynes est contraint d’aller sur le front, bien loin de chez lui, et si le souvenir du « tinèl reglat de la vida d’ostal » et sa foi en Dieu l’aident à tenir, son expérience semble l’éloigner du sacerdoce. Il est envoyé dans la zone des armées en Lorraine et est démobilisé en 1919.  Jules Cubaynes évoque cette période Jules Cubaynesdans certains de ses poèmes, notamment dans son livre « Homme de Dieu, Poème Sacerdotal, 1951″.

Jules Cubaynes rejoint le séminaire de Cahors, mais ça ne lui convient pas, ne se sentant pas assez « saint » pour devenir prêtre. Ce témoignage, cette réflexion, cette hésitation  est rare. Il l’évoque dans plusieurs poèmes d’Homme de Dieu. Après un mois de réflexion, il décide de quitter le séminaire le 12 avril 1920, et sera pourtant ordonné prêtre à l’âge de 29 ans en 1923.

Jules Cubaynes est nommé à la paroisse de Gréalou en 1925 puis dans celle de Concots en 1938 jusqu’à sa mort. Cette même année il reçoit le titre de Chanoine honoraire. Le 9 juin 1975, Jules Cubaynes décède à l’hôpital de Cahors, ses obsèques ont lieu à l’église de Concots le 11 juin et est inhumé dans la tombe de sa famille à Saint-Hilaire.

Jules Cubaynes était membre de l’Académie des Jeux Floraux , Majoral du Félibrige. Il a été vicaire de Cajarc en 1923, Curé de Grialon en 1925 et carré de Concots de 1938 jusqu’à sa mort en 1975.

 

« Jules Cubaynes est un des plus grands de la langue occitane et un des derniers troubadours »

 

L’œuvre de Jules Cubaynes  :

Livres et brochures 

  • VIRGILE, LAS GEROGICAS,, CANT IV, Traduction occitane. Toulouse, Editorial Occitan « Collection OC », 1927
  • SANTI EVANGÈLIS, Traduction occitane, préface de l’évêque de Cahors, Société des Etudes Occitanes, 1930
  • LOS VIMS, Poème, Toulouse, Doladora, 1931
  • LA TERRA ET L’OSTAL, Poèmes occitans avec traduction française. Barcelone, Editorial Altès, 1935
  • L’AGOUNIO AL ORT DELS OULIVIERS, Poème quercynois, Brive, imprimerie Catholique, 1936
  • LIBRE DE TOBIAS, Toulouse, Collège d’Occitanie, 1942
  • HOMME DE DIEU, Poème Sacerdotal, Toulouse, Collège d’Occitanie 1951
  • NOVEL TESTAMENT, Traduction occitane, Toulouse, Collège d’Occitanie, 1956 
  • L’AME PAYSANNE D’APRÈS LES CONTES DU VIEUX QUERCY, Cahors, I.F.Q.A, 1962
  • MEMORI SUS LA VERSION OCCITANA DEL NOVEL TESTAMENT, Toulouse, Collège d’Occitanie, 1963
  • JOIA A LA GAZALHA, Joie à la volée,  préface de M.Decremps, Paris, Editions de la France Latine, 1975
  • SALMES, Traduction du latin, S.I, Lo Libre Occitan « Cap de Dieu », 1967
  • DINS LA CLAROR DE DIEU, Dans la clarté de Dieu, poèmes occitan, Aurillac, U.S.H.A, 1973

Poèmes et articles : 

  • RECEUIL DE L’ACADÉMIE DES JEUX FLORAUX, 18 contributions de 1918 à 1967 
  • LO GAI SABER, 62 contributions de 1921 à 1973
  • OC, 10 contributions de 1927 à 1971
  • QUERCY, 4 numéros 
  • LA FRANCE LATINE, 6 numéros 

→ L’ Académie des Jeux floraux  est une société littéraire fondée à Toulouse au Moyen Âge, sans doute la plus ancienne du monde occidental. Elle doit son nom aux jeux floraux, fêtes célébrées à Rome en l’honneur de la déesse Flore. Lors de concours qui ont lieu chaque année, les membres de l’Académie, appelés « mainteneurs », récompensent les auteurs des meilleures poésies en français et en occitan. Ces récompenses revêtent la forme de cinq fleurs d’or ou d’argent : la violette, l’églantine, le souci, l’amarante et le lys. Celle ou celui qui reçoit trois de ces fleurs porte le titre de « maître des jeux ».

→Le Félibrige  est une association déclarée selon la loi du 1er juillet 1901, qui œuvre dans un but de sauvegarde et de promotion de la langue, de la culture et de tout ce qui constitue l’identité des pays de langue d’oc. Les adhérents de l’association sont appelés félibres mainteneurs. Ils sont répartis en sections appelées maintenances .  Les félibres majoraux sont élus à vie par cooptation et détenteurs d’une cigale d’or, qui se transmet à leur mort comme un fauteuil d’académie. Chaque cigale porte un nom symbolique référent à une région, à une ville, à un fleuve ou à une valeur félibréenne. Les félibres majoraux composent le consistoire qui est le gardien de la philosophie de l’association.

Sources : Régistre d’État civil, Extrait de l’ouvrage : Balade en Midi-Pyrénées, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2011.